Une RAF au goût d’inachevé

Cela devait bien arriver un jour… Mettre un genou à terre, puis 2, déposer les armes et se rendre à l’évidence que l’aventure prend fin m’est tombé dessus là où je ne m’y attendais sans doute le moins. On ne choisit pas l’endroit où l’on abandonne, mais le fait que ce soit précisément là où j’avais déjà connu une chaude alerte en 2018 n’est peut-être pas une coïncidence anodine. Depuis l’an dernier, je répétais à qui voulait l’entendre que le village de la Grave ne serait plus une escale. Jamais je n’aurais pensé que ça puisse être le terminus d’une épreuve pour laquelle je nourrissais beaucoup d’ambitions. Trop peut-être ?

Et pourtant, c’est bien là, face à la Meije, au pied du Lautaret, après 700 km de route que tout a pris fin. Si le confort précaire d’une laverie m’avait sauvé la mise en 2018, l’ironie de l’histoire a voulu que ce soit au fond du lit douillet de la fière bâtisse de l’hôtel Castillan que mes rêves s’envolent. Je ne verrai ni le Galibier, ni l’Iseran, pas plus que les eaux paisibles du lac de Roselend et encore moins celles du lac d’Annecy synonymes de délivrance. Le couperet est tombé sans même que j’ai eu le temps de m’y préparer. C’en est d’autant plus soudain et violent.

Décor de rêve pour une nuit cauchemardesque…

Alors oui bien sûr, tout ceci n’est que du sport, sans aucun enjeu, sans aucune pression, un « simple » loisir et un plaisir extrêmement égoïste. Mais le coup n’en demeure pas moins rude pour l’ego même si je me refuse à penser que le mien soit sur-dimensionné.

Tous ces challenges dans lesquels je me lance constituent autant d’exutoires à diverses blessures intérieures, cachées sous le voile de la pudeur et de la résilience. J’ai besoin de ces challenges pour avancer, pour me sentir moi-même et pour extérioriser certaines de mes souffrances.

J’ai toujours dit que l’orientation que j’ai donnée à ma pratique du vélo était le résultat d’un long cheminement dont l’origine remonte à l’enfance. Une difficile quête d’équilibre pour éviter les dérives de l’addiction et des excès en tout genre aux conséquences potentiellement dramatiques. J’ai sans doute vacillé ce 30 juillet 2019 mais j’ai l’intime conviction que j’ai préservé l’essentiel, à savoir cet équilibre qui restera toujours ma priorité. Je me connais suffisamment pour rester le seul maître de mes actes. Si j’ai compris qu’il serait inutile de repartir de la Grave en direction du Lautaret, c’était pour éviter de basculer dans un inconnu difficilement maîtrisable.

Lorsque je me réveille en sueur à minuit ce mardi 30 juillet, je ne comprends bien entendu pas ce qu’il m’arrive. Je suis arrivé à la Grave aux environs de 21h. J’ai réservé une chambre à l’hôtel pour m’accorder un petit répit avant de reprendre la route à 2h30 du matin. J’ai pris la peine de faire un clin d’oeil au destin en publiant un post sur ma page facebook indiquant que cette fois je ne passerai pas la nuit dans la laverie de la Grave. Bien m’en a pris sans doute… Puis, une fois après avoir avalé un plat de pennes à la bolognaise extrêment pimentée, j’ai pris une délicieuse douche et me suis glissé avec bonheur sous la couette non savoir réglé le réveil sur 2h. Ainsi s’achevait ma seconde journée de vélo depuis Mandelieu d’où je m’étais élancé dimanche matin à 4h56.

Jusque là, j’avais relativement bien suivi ma feuille de route malgré des conditions météorologiques que j’aurais espérées plus agréables sans pour autant qu’elles n’aient été exécrables. Certes, il a fallu faire faire face à la pluie pendant les 3 premières heures de course puis affronter un mistral coriace, mais sur les 700 kms parcourus jusqu’à la Grave, il n’y a pas de quoi se plaindre. Sauf peut-être du Ventoux, ce fameux tas de cailloux, comme je me plaît à l’appeler, qui domine toute la Provence et qui suscite tant de fascination chez les cyclistes. J’aime à dire que je ne l’aprecie pas vraiment.

Ah le Ventoux, je lui préfère de loin la Bonette mais je dois quand même bien avouer qu’être contraint de le défier me procure un réel plaisir. C’est un peu comme s’il me provoquait du haut de ses 1910 mètres, moi le valeureux cycliste lesté de mon paquetage de randonneur au long cours.

Quand je m’attaque à lui, j’ai comme l’impression de monter sur un ring de boxe prêt à lui rendre chacun de ses coups sans les esquiver. Chaque arrivée à son sommet devient une victoire en soi, une délivrance et… un pur bonheur. Car il faut bien admettre que de là haut on se sent envahi d’une joie que peu d’ascension sont capables de procurer. Ce satané Ventoux est véritablement une montagne à part pour tout cycliste qui se respecte et le respecte.

Sur cette édition 2019 de la Race Across France il n’aura épargné personne. A partir du Chalet Reynard, il a fallu composer avec un vent d’une violence inouïe approchant les 100 km/h. Seul face à la pente et à cet adversaire coriace, la lutte a été de tous les instants afin de résister aux puissantes bourrasques devenant de plus en plus difficile à contenir au fur et à mesure que le sommet se rapprochait. L’aide de Arnaud Manzanini sera d’ailleurs salvatrice pour franchir le dernier virage et me mettre à l’abri le long du mur longeant les ultimes mètres. Au prix d’un long combat, je tenais ma victoire sur le Ventoux, premier juge de paix de la Race Across France après 330 km. J’ai sans nul doute laissé des forces dans cette lutte mais à ce stade, tous les signaux restaient au vert. 

Photo Keyran Sorton – Race Across France

La sérénité que j’affichais depuis le début va connaître une première alerte dans la descente sur Malaucène. Alors que la lumière commençait à décliner rapidement, je m’arrête pour allumer mon feu arrière et ma lampe. Et là, stupeur : celle-ci reste désespérément éteinte. J’ai beau appuyer sur le bouton marche / arrêt, la débrancher de la batterie puis la rebrancher, rien n’y fait. J’essaie de garder mon sang-froid et décide de ne pas perdre de temps pour reprendre le cours de la descente. Je ferai le point une fois en bas à condition de profiter des dernières lueurs du jour pour dévaler les 10 km qui me restent encore à parcourir avant d’en terminer avec cette descente. Je progresse prudemment car la luminosité décline très rapidement et au gré des passages en sous-bois, j’évolue déjà dans l’obscurité.

Je finis par arriver en bas sans dommage et m’arrête immédiatement sous un réverbère pour faire le point sur la situation et en profiter pour retirer les vêtements chauds que j’avais enfilés au sommet. Il est aux environs de 22h et je ne peux me résoudre à m’arrêter si tôt faute d’éclairage, mon premier stop étant prévu à Saint Jean en Royans. Pour autant, je ne parviens pas à rallumer ma lampe alors que le niveau de la batterie est encore proche de 100% ! Mon erreur a sans doute été de ne pas l’éteindre correctement après l’avoir utilisé pendant les 2 premières heures de course. Il ne me reste plus qu’à m’en remettre à ma frontale dont le faisceau modeste me procure une visibilité d’à peine une dizaine de mètres. Bardé de bandes réfléchissantes, je demeure toutefois bien visible pour les véhicules arrivant en face. Alors que je me remets en route, une question me taraude : combien de temps les piles de la frontale tiendront-elles, sachant que je n’en ai pas de rechange ?

Je ne le saurai finalement jamais car au moment où je traverse Malaucène, un concurrent me dépasse. Sur le coup je ne réagis pas vraiment avant de prendre conscience que je tiens là une occasion inespérée de progresser de manière plus sécurisée. Je me dresse sur les pédales et me mets à la poursuite de ce véritable saint Bernard. Lorsque j’arrive à sa hauteur, j’ai la bonne surprise de découvrir qu’il ne s’agit pas d’un mais d’une concurrente, en l’occurrence Nathalie Baillon, engagée sur la RAF 2600 en catégorie solo sans assistance ! Je lui explique rapidement ce qu’il m’arrive et lui demande si elle accepte de me permettre de profiter de son éclairage pour la nuit, lui proposant en contre partie de l’abriter autant que possible pour la traverser de la Drôme qui nous attend. Elle me répond un peu gênée qu’elle veut bien mais qu’elle souhaite rouler « tranquille ». A voir comment nous allons progresser jusqu’au petit matin, je me dis qu’elle a une drôle notion de la tranquillité !

Nathalie est assurément un véritable phénomène qui me fait immédiatement penser à la québécoise Jessica Bélisle à ses débuts lorsqu’elle se lançait avec une même désinvolture dans la traversée du Canada.

Déconcertante de sérénité, elle va m’accompagner jusqu’au pied du col du Rousset. Je lui dois une fière chandelle (c’est le cas de le dire !). A l’heure où j’écris ces lignes, Nathalie se rapproche du cap des 2000 km et poursuit sa belle aventure sur la Race Across France en direction du Touquet. Nul doute qu’elle atteindra son objectif malgré les petits soucis auxquels elle a du faire face.

Je dois une fière chandelle à Nathalie Baillon… (Photo Keryan Sorton – Race Across France)

C’est donc au pied du col du Rousset que je me retrouve à nouveau seul. Le jour commence à se lever et le vent qui n’avait pas été trop gênant dans la nuit devient nettement plus difficile à manœuvrer. Je n’éprouve pour autant aucune mauvaise sensation. Ma progression n’est pas très rapide, mais j’avance et c’est bien là l’essentiel !

A Vassieux, je m’accorde même une petite fantaisie dans la seule boulangerie du village puis je reprends ma route pour rejoindre Saint Jean en Royans. A la réflexion, je me dis que cela n’avait pas un grand intérêt compte tenu de la distance qui me restait à parcourir avant cette 4e Time Station. Mais en même temps, un break de ce type prend des allures de petits instants de bonheur volés au tableau de marche que l’on s’est fixé.

Petit plaisir…

Contrairement à ce que j’avais prévu, je ne mettrai pas à profit la time station de Saint Jean en Royans pour effectuer ma première pause sommeil depuis le départ. Il faut dire qu’en y arrivant à près de 9h du matin, l’envie de dormir n’est pas vraiment présente malgré la trentaine d’heures déjà passées sur le vélo. Je savoure en revanche comme il se doit un bon plat de ravioles et m’allonge une grosse demie-heure histoire de me détendre malgré tout un peu. Je profite en outre de cet arrêt pour essayer de trouver quelqu’un susceptible de me dépanner d’une lampe lors de mon passage à Grenoble afin d’envisager la seconde nuit plus sereinement. C’est finalement mon ami Gilles Pascal qui répond promptement à mon petit SOS. 

Une heure après mon arrivée, je repars donc de Saint en Royans l’esprit libéré et me lance à l’assaut de la longue remontée vers le plateau de Lans en Vercors via les gorges de la Bourne. Sans avoir de mauvaises sensations, j’éprouve néanmoins l’étrange impression de progresser sur un faux rythme. Je mets ça sur le compte d’une fatigue bien normale à ce stade du parcours qui commence à se manifester tout en restant concentré sur mon sujet.

A quelques kilomètres de Saint Nizier du Moucherote, c’est un autre membre du Team Cyclosportissimo, Silvère Mory, qui vient à ma rencontre pour partager un bout de chemin en ma compagnie. L’an dernier, ici même, nous formions un duo efficace avant que Silvère ne s’envole vers la victoire.Nous ne ferons que quelques kilomètres ensemble car Silvère souhaite attendre Nathalie Baillon, mon Saint Bernard de la nuit précédente qu’il connaît un peu. Je plonge donc seul vers Grenoble et retrouve Gilles Pascal à l’entrée de Seyssins avec une lampe qu’il va gentiment me prêter pour finir l’épreuve. Non content de m’installer lui-même cette lampe indispensable, Gilles m’a concocté un petit ravitaillement. Un vrai bonheur ! Avant de repartir, il vérifie même la pression de mes pneus et constate qu’il en manque sans doute un peu. Qu’à cela ne tienne ! Devant partir pour Briançon, Gilles prendra sa pompe à pied en repassant par chez lui et lorsqu’il me rattrapera dans la vallée de la Romanche, il ajustera la pression de mes pneumatiques. Assistance au top ! La solidarité au sein du Team Cyclosportissimo dans toute sa splendeur.

Lorsque Gilles me quitte temporairement, j’éprouve un peu de difficulté à retrouver le bon rythme. Je pioche un peu dans le modeste petit col de Comboire, un vulgaire talus de moins de 2 km entre Seyssins et Claix. Une rapide descente, quelques virages à gauche puis à droite et me voilà enfin engagé sur la route de Vizille. Sur cet axe majeur, la circulation est particulièrement dense. Un flot régulier de véhicules me dépassent. Le bruit des moteurs est incessant.

La chaleur a fait son apparition, l’air est sec et plus je m’enfonce dans cette vallée encaissée de la Romanche, plus mon coup de pédale me paraît lourd.

Comme prévu, Gilles finit par me rattraper à hauteur du village de Clavaux. Il se gare sur le bas côté et viens vers moi avec sa pompe à pied. Gilles avait vu juste : avec tout juste 4 kg pour chaque roue, un petit coup de pression s’impose !

Pas le meilleur endroit pour dormir !

Gilles reprend ensuite la route en direction de Briançon alors que je saisis l’opportunité d’un arrêt de bus pour envisager une petite pause. Ce dernier est plutôt glauque avec un banc poussiéreux, des tags sur les murs et une odeur désagréable. Pas le meilleur endroit pour se ressourcer ! Je décide donc de continuer ma progression et à ma grande surprise, dés les premiers tours de roue, cette désagréable sensation d’être collé à la route a disparu. Les relances sont plus énergiques et le rendement nettement supérieur à celui que j’ai connu depuis des kilomètres. Pas de doute, le manque de pression avait atteint un niveau pénalisant. Me voici donc reparti avec une nouvelle énergie vers Bourg d’Oisans avec comme objectif l’Alpe d’Huez et ses fameux 21 virages.

Je sais que cette montée de l’Alpe ne sera pas une partie de plaisir. Ses forts pourcentages ajoutés à la fatigue des plus de 600 kilomètres parcourus depuis le départ vont me mettre à rude épreuve mais je suis prêt au combat comme je l’étais la veille pour affronter le Ventoux. La première rampe est impitoyable. Je me dresse sur les pédales, me rassois, puis me remets en danseuse pour essayer de trouver le bon rythme. L’entame de l’ascension est vraiment difficile. A la faveur du replat du premier virage que je prends le plus largement possible, je rassemble mes forces comme pour mieux repartir à l’assaut de la seconde rampe. Progressivement mon coup de pédale devient moins heurté, je tombe même une dent, puis 2 lorsqu’il faut relancer en danseuse. Je suis en passe de trouver mon rythme après une mise en route laborieuse. La chaleur est particulièrement présente en cette fin d’après-midi mais je n’ai sans doute pas suffisamment le réflexe de boire si ce n’est abondement, au moins régulièrement.

Des cyclistes parfaitement posés sur leur machine semblent prendre un malin plaisir à me dépasser sans même un regard ni un bonjour. Qu’importe, je les ignore tout autant qu’eux.

Au bout de quelques kilomètres d’ascension je me prends néanmoins au jeu avec un espagnol qui essaie de me rattraper et que je vois se rapprocher à la faveur des virages. Sa femme et sa fille s’arrêtent régulièrement au bord de la route pour l’encourager et le prendre en photo. Je me mets en tête de garder le plus longtemps possible les quelques dizaines de mètres d’avance que j’ai sur lui. Cela me permets de maintenir une cadence plus soutenue. Je vais finalement résister jusqu’à l’entrée de Huez, moment choisit par cet espagnol inconnu de se hisser sur les pédales pour lancer l’estocade. J’entends son souffle haletant se rapprocher, puis il finit par me dépasser en m’adressant un timide « holà ». Mètres après mètres il s’éloigne et disparaît. La résistance que je lui ai réservée me fais sourire. Encore un de ces petits moments de bonheur volé qui font du bien et divertissent. 

Me voici désormais dans les 5 derniers kilomètres de l’ascension pour atteindre le sommet de la station de Huez où se situe la 5e Time Station. Au gré d’une énième relance en danseuse je connais soudainement une étrange sensation de malaise. Mes oreilles se mettent à bourdonner et j’ai comme l’impression de vaciller. Je me rassois aussitôt, tente de reprendre mes esprits puis essaie à nouveau de remettre en danseuse. Cela semble aller mieux. Simple alerte ou signe avant coureur d’un début de défaillance ? Je préfère ne pas me poser de question pour rester concentrer sur les derniers kilomètres.

J’atteins enfin le terme de cette éprouvante grimpée de l’Alpe d’Huez. Comme l’an dernier, il n’y a personne à cette 5e Time Station, pas même un panneau qui la matérialise. Encore moins de point d’eau. Une TS sur un site aussi mythique que l’Alpe d’Huez mériterait bien mieux…

Avant d’enchaîner avec le passage par le col de Sarennes pour retrouver la vallée de la Romanche, je m’accorde 10 minutes de pause sur un banc. Je me sens fébrile. Alors que j’ai l’impression d’avoir chaud et la bouche asséchée, je suis dans le même temps parcouru de frissons. J’enfile mon coupe vent, mastique tant bien que mal une petite barre énergétique avant de remonter en selle en direction de Sarennes dans un décor sauvage qui tranche avec celui de l’Alpe d’Huez.

Route de Sarennes

La mise en route est à nouveau un peu laborieuse mais sans plus. Je franchis finalement le col de Sarennes un peu après 19h et m’engage dans une vertigineuse descente que j’avais effectuée de nuit l’an dernier. J’effectue cette descente sans encombre et m’arrête à la première fontaine pour refaire le plein d’eau. Je n’ai guère d’espoir de trouver de quoi manger dans le secteur et je prends rapidement la décision de gagner au plus vite la Grave où je devrais pouvoir me ravitailler correctement. Normalement, j’avais prévu de passer le Galibier et d’effectuer une pause sommeil à Saint Michel de Maurienne vers minuit.

J’ai perdu un peu de temps sur mon timing prévisionnel mais cela reste jouable. Néanmoins, n’ayant toujours pas dormi depuis le départ, soit près de 40 heures, cela ne me semble pas très raisonnable. Aussi, je prends la décision d’effectuer un stop à la Grave mais contrairement à l’an dernier, point de laverie comme refuge de fortune mais une confortable chambre d’hôtel !

A cet instant une certaine euphorie m’envahit. Je me sens parfaitement bien et l’idée de me glisser prochainement dans un lit pour un repos bien mérité me donne des ailes. Arrivé à la Grave je me mets donc rapidement en quête d’un hôtel puis de quoi me restaurer. Mon choix se porte sur l’hôtel « Le Castillan ». A la réceptionniste qui me demande si je prendrai un petit déjeuner, je réponds avec un sourire que je ne suis pas certain que l’on m’en serve un à 2h du matin…

Bien plus confortable qu’une laverie…

Jusqu’à ce que je me glisse dans mon lit, rien ne semblait vouloir enrayer ma progression. Tout va donc basculer après 2 heures de sommeil sans que je ne sache encore aujourd’hui réellement comment j’ai pu sombrer dans un tel état de fatigue qui s’est prolongé pendant 48 heures. 48 heures pendant lesquels le moindre effort me demandait une énergie que je n’avais plus. Je ne remercierai jamais assez Delphine et Coralie d’être venues me récupérer à Riouperoux, incapable de poursuivre ma descente vers Grenoble. J’ai touché le fond, c’est une évidence. Je n’ai peut-être pas suffisamment prêté attention à certains signaux, trop reculé le moment de dormir, pas bu comme j’aurai du le faire…

Mes questionnements restent encore sans réponse mais j’espère que cette fâcheuse expérience me servira à l’avenir pour apprendre à rectifier certaines choses tant dans ma manière d’aborder ce type d’épreuve que de les gérer.

Une réflexion au sujet de « Une RAF au goût d’inachevé »

  1. Joli récit qui expose bien toute la complexité de la vie, du sport, et de la performance.
    Pour avoir regardé tes temps sur Strava j’ai quelques interrogations dont il faut qu’on parle en tête à tête sans idée de refaire le monde, mais bien plutôt afin de savoir ou de tenter de savoir ce qui a bien pu ce passer.
    Quand tu veux…

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